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Interview: Dean Ah-Chuen, Managing Director d’ABC Automobile

1. L’automobile, avec le transport aérien et le tourisme, sont parmi les industries les plus touchées par la crise du Covid-19. Quelle est votre première lecture de la situation ?

 

C’est vrai que tout le monde, ces jours-ci, aurait souhaité avoir des actifs dans des industries porteuses telles que la pharmaceutique, les produits d’hygiène et la technologie numérique.

 Les effets du Covid-19 sur l’industrie automobile se font ressentir sur tous les continents. En Chine, le premier pays à subir la pandémie, la vente des véhicules neufs reprend progressivement.  En Europe, le marché des véhicules neufs a chuté de 25,6% au premier trimestre. 

De toute évidence, ce n’est pas le moment de faire vrombir le moteur de sa voiture alors que l’humanité traverse l’une des pires catastrophes sanitaires de son histoire. Tout le monde est appelé à revoir sa copie pour combattre la pandémie. Dans certains pays, des usines automobiles ont même été réquisitionnées pour fabriquer des respirateurs et autres matériels médicaux.

 

2. Et quid des effets ressentis à Maurice ?

 

A Maurice, le secteur automobile est, comme chacun sait, un marché de distribution. Le neuf comme le reconditionné dépendent d’un approvisionnement qui vient des constructeurs étrangers. Sous le coup du confinement quasi généralisé, cet approvisionnement a été stoppé net avec l’arrêt des activités de production et d’exportation.

Chez ABC Automobile, nous attendons la reprise avec impatience.  Mais, ce temps d’inactivité nous permet, et nous oblige, à revoir nos priorités. C’est ainsi que nous avons décidé de repousser certains projets comme la rénovation de notre showroom Nissan à Port Louis.

La continuité opérationnelle doit avoir préséance sur toute autre considération. Cela passe par une remise en question de nos stratégies de vente mais aussi par un reengineering pour maintenir nos 830 emplois en dépit d’une baisse de revenus et des pertes considérables.

Mais à ce stade, ce qui nous importe le plus c’est que nos employés, ainsi que leurs familles, soient épargnés par ce désastre. Ce qui est certain, c’est que tant qu’on est en vie et que nous sommes en mesure de faire avancer les choses, nous n’allons pas baisser les bras.  « Nou bizin manz ar li ! » 

 

3. « Nou bizin manz ar li ». Comment parvenez-vous à fédérer vos équipes autour de ce concept guerrier ?

 

La reprise de nos activités, que nous espérons pour bientôt, constitue un véritable challenge. Avec mon équipe de direction, nous finalisons déjà les protocoles sanitaires recommandés par les autorités pour protéger à la fois nos employés et nos clients. L’ensemble de nos personnels sait que le seul port du masque ne suffit pas s’il n’est pas accompagné d’autres gestes barrières de base comme respecter la distanciation et éviter de se saluer par une poignée de mains même si celles-ci sont désinfectées.

Aussi, je dois préciser que chez ABC Automobile, nous n’avons pas attendu la pandémie pour appliquer sur nos différents sites les mesures d’hygiène, de sante et de sécurité. Ces mesures ont toujours été primordiales pour nous.

 

 

4. Dans quelle mesure êtes-vous sollicités par vos clients ces temps-ci ?

 

Nous sommes très satisfaits de voir que nos clients ne nous ont pas délaissés en dépit de la crise. Et nos plateformes de réseaux sociaux se révèlent être un bon relais pour eux, mais aussi pour les utilisateurs en général, pour des demandes d’information générale sur leurs véhicules et les services d’entretien. Grâce au télétravail, nous arrivons à maintenir un certain niveau de rendement.

Un certain nombre de nos services, comme nos centres d’entretien et de dépannage, ont été maintenus en opération pour répondre aux besoins des services essentiels, la police et la santé en particulier, dont les véhicules doivent impérativement être en bon état de fonctionnement ces temps-ci.

Je dois, à cet effet, remercier tous nos collaborateurs de première ligne qui, malgré les mesures de sécurité prises, font preuve de sacrifice pour être fidèle au poste. Je crois que ce genre d’attitude professionnelle augure bien pour l’avenir et doit nous encourager à « fer montagne bouzer ».

 

 

 

 

5. Qu'en est-t-il des véhicules qui entrent au pays depuis le lock-down ?

 

Il faut payer pour les véhicules déjà commandés et qui arrivent au pays, et qui sont à tenir compte dans notre inventaire de stock. Sans compter la dépréciation de la roupie vis-à-vis de l’euro et du dollar américain qui n’arrange pas les choses. 

Ce qui est sûr c’est que la demande pour les voitures ne sera plus comme avant. Cependant, les effets risquent de ne pas être les mêmes sur tous les segments. L’impact pourrait être moins brutal sur les véhicules commerciaux (vans, pickups et camionnettes).

Mais, tout compte fait, et fort heureusement chez ABC Automobile, notre activité s’appuie sur d’autres offres annexes à la vente pure : l’après-vente, l’entretien, les accessoires, le dépannage 24/7, l’assurance et la gestion de flotte.

 

6. A quand peut-on espérer un retour à la normale, sachant que la situation économique sera très difficile ?

 

Tous les acteurs économiques ou presque auront du mal à se relever de cette crise. Surtout ceux dont l’activité dépend des marchés émetteurs (ou producteurs), qui eux-mêmes vont subir la récession. La réouverture des frontières et des dessertes aériennes sont encore problématiques.

C’est pour cela que le soutien à la relance économique par l’État est indispensable. Le Wage Assistance Scheme est une mesure fort louable mais il faut vite mettre en place d’autres mesures d’accompagnement pour relâcher tout le potentiel de l’appareil productif.  

Les mesures de soutien déjà annoncées sont encourageantes.  Mais le secteur automobile a besoin d’une attention particulière, car la mobilité des biens et des personnes est aujourd’hui indispensable à notre économie en plein développement. Sans le secteur automobile, pas de mobilité.

 

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